Les manifestants demandent la fin du règne des armes pour qu'un « Etat de droit » puisse voir le jour.
RFI / Aabla Jounaïdi
De notre envoyée spéciale à Tripoli
A Tripoli, ils font partie du paysage depuis des mois. Arrivés de toute la Libye, les ex-rebelles de Misrata, de Zintan ou d'ailleurs, ont installé leurs quartiers et barrages dans la ville, jusque dans l'aéroport international, pour ces derniers.
A plusieurs reprises, des affrontements ont dégénéré à cause de l'utilisation d'armes lourdes ou légères par ces groupes rivaux. Cette semaine, plusieurs rues ont été fermées à la circulation la nuit à la suite d’incidents entre milices concurrentes. Ces fermetures ont été demandées par la population elle-même à la police et à l'embryon d'armée nationale.
Même si le prestige des ex-rebelles est intact dans l'opinion, la population de Tripoli, qui manifeste cette semaine sur la place des Martyrs, est excédée par la circulation des armes dans les rues de leur capitale.
Najwa
est la mère de sept enfants dont un fils mort au front. Pour elle, les
jeunes Libyens armés qui tiennent des barrages de fortune dans les rues
de Tripoli restent les héros qui ont libéré la capitale. Cependant,
depuis quelques semaines, l'inquiétude domine pour sa grande fratrie : «
Nous sommes heureux de les avoir mais nous avons juste peur pour les enfants dans les écoles », explique-t-elle. Et puis, avec toutes ces armes, de simples disputes familiales pourraient dégénérer », poursuit-elle.
Après des mois de conflit, l'un des défis du jeune gouvernement intérimaire, et non des moindres, est de désarmer l'ensemble des ex-rebelles avant d'intégrer les volontaires dans la future armée nationale.
Issam, cinquante ans, a fini sa carrière de militaire il y a quelques années. Lorsqu'il a fallu libérer Tripoli, il n'a pas hésité à prendre sa Kalachnikov. Cette arme, il l'a remise il y a plus d'un mois au conseil militaire de son quartier pour reprendre les habits civils, comme il en témoigne : « Il faut abandonner les armes. On ne peut pas sortir avec dans les rues pour se donner de l'importance. Quand je n'ai plus eu de raison de me battre, j'ai donné mon arme au conseil militaire pour reprendre ma vie civile ».
Face au mécontentement populaire, le conseil militaire de Misrata a décidé jeudi 8 décembre 2011 du retrait de ses hommes présents à Tripoli. Reste à savoir si les Zintan, l'autre grande présence militaire, prendront la même décision et surtout si tous ces hommes céderont bien leurs armes comme le gouvernement et la population le demandent désormais.
http://www.rfi.fr/afrique/20111210-reportage-tripoli-population-manifeste-contre-presence-milices-armees
A Tripoli, ils font partie du paysage depuis des mois. Arrivés de toute la Libye, les ex-rebelles de Misrata, de Zintan ou d'ailleurs, ont installé leurs quartiers et barrages dans la ville, jusque dans l'aéroport international, pour ces derniers.
A plusieurs reprises, des affrontements ont dégénéré à cause de l'utilisation d'armes lourdes ou légères par ces groupes rivaux. Cette semaine, plusieurs rues ont été fermées à la circulation la nuit à la suite d’incidents entre milices concurrentes. Ces fermetures ont été demandées par la population elle-même à la police et à l'embryon d'armée nationale.
Même si le prestige des ex-rebelles est intact dans l'opinion, la population de Tripoli, qui manifeste cette semaine sur la place des Martyrs, est excédée par la circulation des armes dans les rues de leur capitale.
Diaporama de la manifestation anti-milices à Tripoli samedi 10 décembre 2011
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Après des mois de conflit, l'un des défis du jeune gouvernement intérimaire, et non des moindres, est de désarmer l'ensemble des ex-rebelles avant d'intégrer les volontaires dans la future armée nationale.
Issam, cinquante ans, a fini sa carrière de militaire il y a quelques années. Lorsqu'il a fallu libérer Tripoli, il n'a pas hésité à prendre sa Kalachnikov. Cette arme, il l'a remise il y a plus d'un mois au conseil militaire de son quartier pour reprendre les habits civils, comme il en témoigne : « Il faut abandonner les armes. On ne peut pas sortir avec dans les rues pour se donner de l'importance. Quand je n'ai plus eu de raison de me battre, j'ai donné mon arme au conseil militaire pour reprendre ma vie civile ».
Face au mécontentement populaire, le conseil militaire de Misrata a décidé jeudi 8 décembre 2011 du retrait de ses hommes présents à Tripoli. Reste à savoir si les Zintan, l'autre grande présence militaire, prendront la même décision et surtout si tous ces hommes céderont bien leurs armes comme le gouvernement et la population le demandent désormais.